Les données scientifiques d'IBFAN
L'allaitement maternel : des bénéfices partagés

S'appuyant sur des données scientifiques, l'Organisation Mondiale de la Santé et l'UNICEF recommandent que les bébés soient exclusivement nourris au lait maternel les six premiers mois de leur vie.

 

Des bébés en bonne santé

Pourquoi des pauses d'allaitement ?

Quel type de structures d'accueil ?

L'allaitement: une diminution des coûts de santé

Infections, Allergies

Allaitement: des mères en bonne santé

Allaitement: les avantages pour les employeurs et la société

L'allaitement: une prévention contre la maladie

Documents de référence

Notes

 

Des bébés en bonne santé

Avant la naissance, le placenta agit comme une interface avec le monde extérieur, protégeant le ftus en filtrant la plupart des microbes et toxines auxquels la mère est exposée. Après la naissance, le lait maternel continue à protéger le bébé contre la plupart des virus, bactéries et parasites auxquels il est désormais exposé. Plusieurs substances dans le lait maternel, non seulement protègent contre les maladies, mais stimulent et renforcent le développement du système immunitaire du bébé. Cela se traduit par une meilleure santé de l'enfant, et cela, bien des années après l'arrêt de l'allaitement.

Pourquoi des pauses d'allaitement ?

Les pauses d'allaitement et les structures d'accueil sur le lieu de travail

Beaucoup de femmes qui travaillent ne disposent encore que d'un congé maternité très court. Si elles désirent allaiter leur enfant, ce congé maternité très court ainsi que des conditions d'accueil peu favorables sur le lieu de travail se conjuguent pour rendre l'allaitement difficile à réaliser. Les pauses allaitement permettent aux mères de continuer à allaiter leur bébé après la reprise du travail et bénéficier ainsi de tous les avantages économiques et de santé que représente l'allaitement.

Quel type de structures d'accueil ?

Des lieux d'accueil adaptés et remplissant les conditions d'hygiène nécessaires à l'expression et la conservation du lait maternel ne sont pas difficile à mettre en place : une pièce claire et propre assurant la sécurité et la discrétion, équipée d'eau courante et d'une chaise confortable, c'est tout ce dont les mères ont besoin. Les lieux d'accueil n'ont pas besoin d'être cliniquement propres et stériles comme un hôpital.

L'allaitement: une diminution des coûts de santé

Toute maladie a un impact émotionnel sur la famille, mais la maladie d'un nouveau né ou d'une mère est encore plus difficile à surmonter. Les dépenses de santé sont en augmentation constante. Elles pèsent lourdement sur le budget familial et sur le budget national de la santé.

Infections

Aux Etats-Unis, une étude a montré que tout bébé allaité pendant au moins 3 mois avait moins d'infections banales et faisait économiser en moyenne de 331 à 475 $ US à son assurance maladie pendant la première année, par rapport à un bébé non allaité (1).

L'allaitement maternel réduit la fréquence des infections de l'oreille moyenne (otitis media). Aux Etats-unis, des bébés âgés de 0-12 mois, ayant été exclusivement allaités pendant environ 4 mois, avaient moitié moins d'otites que des bébés non-allaités (2).

Les otites, ou infections de l'oreille moyenne sont un des motifs les plus fréquents de consultation du médecin. En France, on estime le prix d'une visite au médecin de famille (médecin généraliste) et des prescriptions qui en résultent à environ 360 F. La sécurité sociale française rembourse 70% de ces coûts, la famille paye le reste, c'est-à-dire 30 %.
Si on estime que l'allaitement évite une otite de l'oreille moyenne par an, le coût des soins de santé pour la seule otitis media sont considérablement réduits (3).

Les anticorps du lait de la mère protègent son bébé des agents pathogènes qui provoquent la diarrhée. Dans les sociétés défavorisées, la diarrhée provoquée par l'alimentation au biberon entraîne des maladies aiguës. Le cycle infernal de la maladie, la déshydratation et la malnutrition affaiblit l'enfant, souvent de manière fatale. Dans les villes du Sud du Brésil, les bébés qui ne sont pas allaités ont 14,2 fois plus de risque de mourir de diarrhée que les bébés allaités (4).

Bien que la diarrhée soit rarement fatale dans les pays industrialisés, les conséquences des atteintes répétées de la maladie sont sévères et les coûts de traitement de la diarrhée élevés : une étude australienne a calculé que si les taux d'allaitement augmentaient jusqu'à atteindre 60 % à 80 % à l'âge de trois mois, on économiserait 3.7 million de dollars australiens sur le traitement des maladies gastro-intestinales (5).

Allergies

Des études ont montré que l'allaitement diminuait de moitié les risques d'attaques chez les bébés à haut risque allergique (6). Des chercheurs de la province de Newfoundland, au Canada, ont estimé qu'une généralisation de l'allaitement pourrait faire économiser à la province la somme annuelle de 370000 $ canadiens sur le traitement de l'asthme et de l'eczéma chez les bébés (7).

 

Allaitement: des mères en bonne santé

L'allaitement est partie intégrante du cycle de reproduction: l'allaitement exclusif, suivi d'un allaitement soutenu, c'est-à-dire continu, achève ce cycle avant une prochaine grossesse. Des études ont montré que l'allaitement espace les naissances, aidant à éviter une nouvelle grossesse trop rapprochée aux nombreuses femmes pour qui la contraception n'est pas disponible, hors de prix ou inacceptable. Aussi longtemps qu'une mère allaite complètement ou presque exclusivement, elle est protégée à 98 % contre une nouvelle grossesse pendant les 6 premiers mois et à 96 % dans les mois suivants, et ce aussi longtemps qu'elle n'a pas eu son retour de couches (8).

L'allaitement augmente le niveau d'ocytocine, diminuant ainsi le risque d'hémorragie post-accouchement. L'allaitement diminue aussi la fréquence et la sévérité des anémies parce que le retour de couches est plus tardif chez les mères qui allaitent que chez celles qui donnent le biberon (9).

Les bénéfices à long terme de l'allaitement sur la santé de la mère sont significatifs. Allaiter pendant au moins 3 mois peut réduire de moitié le risque de cancer du sein de la pré-ménopause (10). Allaiter au moins deux mois chacun de ses enfants diminue de 25 % chez une femme le risque de cancer épithélial ovarien (11). Le risque de fracture de la hanche chez les femmes de plus de 65 ans est réduit de moitié si elles ont allaité. Pour les femmes qui ont allaité chacun de leurs enfants pendant neuf mois, ce risque est divisé par quatre (12).

Allaitement: les avantages pour les employeurs et la société

Les bébés et les enfant malades obligent souvent la mère ou le père à quitter momentanément leur travail pour soigner leur enfant. Selon la législation de leur pays, les parents, soit prennent des jours de vacances, soit se mettent eux-mêmes en congé de maladie. Un tel absentéisme coûte cher aux employeurs et à l'Etat. En 1995, une étude aux Etats-Unis a montré que les bébés allaités étaient statistiquement moins souvent malades que les bébés nourris au biberon, et que les mères de bébés allaités avaient moins d'absentéisme au travail. Seulement 25 % des absences maternelles d'une journée étaient imputables aux mères de bébés allaités, alors que75 % des absences maternelles se trouvaient dans le groupe des mères d'enfants non-allaités (13).

L'allaitement: une prévention contre la maladie

La charge occasionnée par des maladies largement évitables peut être réduite considérablement par des mesures préventives, et ce dès les premiers temps de la vie de l'enfant par :

  • un congé de maternité adéquat pour donner aux bébés l'immunisation naturelle que leur donne l'allaitement maternel exclusif pendant environ 6 mois.
  • des structures adaptées et saines permettant aux jeunes mères d'allaiter leurs bébés ou de tirer leur lait sur leur lieu de travail lorsqu'elles reprennent leur activité professionnelle.
  • des garderies sur leur lieu de travail ou à proximité.

Documents de référence:

"What scientific research says ", IBFAN Action Pack, Décembre1998.

"Breastfeeding: A global fact sheet, International Women Count Network, Mai 1999.

Nurture, the Center to Prevent Childhood Malnutrition, "A Guide to assessing the economic value of breastfeeding", 1990.

UNICEF: "Breastfeeding, the Foundation for a Healthy Future", New York, August 1999.

Notes :

1. Ball T.M. and Wright A.L., "Health care costs of formula-feeding in the first year of life", Paediatrics, 103:4, p. 874, supplement, 1995

2. Duncan B.et al., "Exclusive breastfeeding for at least 4 months protects against otitis media", Paediatrics, 91(5): 867-872, 1993

3. Bitoun P., "The economic value of breastfeeding", Les Dossiers de l'Obstétrique, 216:12-13, April 1994

4. Victora C.G. et al.; "Evidence for protection by breastfeeding against infant death from infectious diseases in Brazil", The Lancet, Aug. 7, 1987: 319-322

5. Drane D,. "Breastfeeding and formula feeding: a preliminary economic analysis", Breastfeeding Review, 5:1, 7-17, May 1997

6. Chandra R.K., "Five year follow-up of high risk infants with family history of allergy who were exclusively breastfed or fed partial whey hydrolysate, soy and conventional cows' milk formulas", Journal of Paediatric Gastro.Enterology and Nutrition, 24: 380-88, 1997

7. Marini A. et al., "Effects of a dietary and environmental prevention programme on the incidence of allergic symptoms in high atopic risk infants: three years follow-up", Acta Paediatr Suppl. 414: 1-22, 1996

8. Kennedy KI and Visness CM. Contraceptive efficacy of lactational amenorrhea, The Lancet, 339: 227-230, 1992

9. American Academy of Pediatrics, "Breastfeeding and the use of human milk", Pediatrics, 100:1035-9, 1997.

10. United Kingdom National Case-Control Study Group. Breastfeeding and the risk of breast cancer in young women, British Medical Journal, 307:17-20, 1993

11. Rosenblatt KA et al. Lactation and the risk of epithelial ovarian cancer, International Journal of Epidemiology, 22(2): 192-197, 1993

12. Commings RG and Klineberg RJ. Breastfeeding and other reproductive factors in the risk of hip fracture in elderly women, International Journal of Epidemiology, 2(4): 684-691, 1993

13. Cohen R, Mrtek MB, Mrtek RG, 1995, Comparison of maternal absenteeism and infant illness rates among breastfeeding and formula-feeding women in two corporations. American Journal of Health Promotion, 10(2):148-53, 1995

>>> LES RICHESSES DU LAIT MATERNEL

 

<<<REVISION DE LA CONVENTION INTERNATIONALE DU TRAVAIL

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