L'ALLAITEMENT MATERNEL EN FRANCE

TAUX D'ALLAITEMENTS 97

Une moyenne nationale
inférieure à 50%

En France, depuis 25 ans environ, les taux d'allaitement maternel (Certificats du 8ème jour) oscillent dans la fourchette des 40 à 50% sans jamais atteindre ces deux seuils.

Depuis le passage au-dessus de la barre des 40% au milieu des années 70, on ne constate pas d'augmentation linéaire des taux d'allaitement, mais plutôt des va-et-vient puisqu'on retrouve à dix ou quinze ans d' écart des taux semblables (1977: 42,9% -1995: 43% ; 1985: 48,4% - 1997: 48,9%).

A signaler, le taux le plus faible, en 1997, celui du Cantal (26,1%) et la baisse la plus forte, moins 10%, pour le Gers qui passe en un an de 38,2% à 28,2% de taux d'allaitement.

Une variation des amplitudes

En 1972, en France métropolitaine, l'Inserm trouvait des taux d'allaitement en région (moyenne 37%), qui s'échelonnaient entre 12% (Bretagne) et 51% (Paris), soit une amplitude de moins de 40 points. 

 Une quinzaine d'années plus tard, en 1989 (moyenne 43,6%), le taux le plus bas dans les certificats du 8ème jour était de 16,5% (Haute-Corse) et le plus élevé de 70,9% (Hautes-Alpes) , soit une amplitude de plus de 50 points. Des amplitudes encore plus fortes ont été constatées dans les Doms-Toms: presque 70 points d'écart en 1989 (13,7% en Guyane, 82% en Martinique).

Presqu' une dizaine d'années plus tard, en 1997 (moyenne 48,9%), le taux le plus bas gagne 10 points (Cantal, 26,1%) alors que le taux le plus élevé (Paris, 65,2%) est en retrait de 5 points. On revient donc, mais dans une autre configuration, à une amplitude de moins de 40 points comme en 1972.

Une réduction des écarts Est-Ouest

En 1972, une étude Inserm constatait qu'une ligne Calais-Marseille séparait la France en deux groupes. A l'est de cette ligne, on trouvait des taux d'allaitement supérieurs à 36% avec des pointes de 51% à Paris. A l'Ouest de cette ligne, exceptée l'Aquitaine, les taux d'allaitement se situaient entre 12% et 27% seulement.

En 1975, la zone des taux d'allaitement inférieurs à 36% se limitait aux seuls régions de la pointe Ouest et à l'Auvergne.

Vingt-cinq ans plus tard, les taux d'allaitement se répartissent en 4 tranches inégales. Seule la région Nord-Pas de Calais a des taux d'allaitement inférieurs à 30%. Huit régions ont des taux d'allaitement dans la fourchette des 30-40%. Huit autres régions ont des taux d'allaitement dans la fourchette 40-50%. Cinq régions ont des taux d'allaitement dans la fourchette 50-60%.

S'il est exact que les régions situées directement sur la frontière Est ainsi que la région parisienne conservent des taux plus élevés que dans le reste de la France, l' axe Calais-Marseille ne peut plus être pris en considération, en raison du très faible taux d'allaitement de la région Nord, le plus bas de France, à plus de 4 points de moins que le deuxième taux le plus bas (Picardie, 33,2%).


 Un taux inférieur de moitié à celui des voisins européens

Le taux d'allaitement en France (48,9%) est inférieur de moitié aux taux les plus élevés d'Europe (pays nordiques, plus de 95% d'allaitement à la naissance).Les taux d'allaitement les plus élevés dans les régions françaises (65% environ) n'arrivent qu'au niveau moyen européen (Angleterre, 63%).

Une durée très courte

La France ne relève que des taux d'allaitement précoces, c'est à dire dans la semaine qui suit la naissance. Or, selon Marie Thirion, à l'heure actuelle en France, 3 semaines après la naissance, seuls 10% des enfants seraient encore allaités. En Suisse (taux d'allaitement à la naissance: 92%), 10% est environ la proportion des enfants encore allaités à l'âge de 5 mois.

Politiques d'allaitement


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